De nombreux tests perceptifs font intervenir la méthode de comparaison par paires afin d'évaluer des dissemblances perçues entre sons. Cette méthode permet une mesure directe de la dissemblance mais entraîne des tests longs lorsque le nombre de stimuli est grand. Une alternative est d'utiliser la méthode de classification libre qui est souvent mise en œuvre pour l'étude de panels de sons plus larges. Malgré tout, des travaux ont montré que cette méthode n'est pas toujours adaptée à l'évaluation de la dissemblance. La recherche d'un test permettant l'évaluation d'un grand nombre de stimuli a permis d'adapter une méthode provenant de la perception visuelle. Pour cette méthode, que nous appelons comparaison à une référence, la tâche consiste à évaluer la similarité d'un groupe de stimuli par rapport à une référence. Afin de connaître les limites et biais potentiels de la méthode, nous avons simulé les jugements d'auditeurs sur la base de matrices de dissemblances "artificielles" et ainsi obtenu des indications sur plusieurs paramètres, tels que le nombre de stimuli ou d'auditeurs, nécessaires à une estimation précise des dissemblances. Le principe et les résultats de la simulation seront dans un premier temps décrits. Nous avons ensuite appliqué cette méthode à l'évaluation perceptive des enceintes acoustiques et plus particulièrement à l'évaluation de leur restitution du timbre. La méthode de comparaison à une référence a été utilisée pour analyser les deux corpus de sons testés par Lavandier et al. pour des mesures de dissemblances effectuées sur 12 enceintes en utilisant la comparaison par paires (JASA, 2008) et sur un panel de 37 enceintes avec la classification libre (Forum Acusticum, 2005). Les résultats perceptifs sont comparés à ceux obtenus par Lavandier et al. Cette comparaison des méthodes permet d'évaluer et de valider l'utilisation de la méthode de comparaison à une référence.